« Ici, il faut toucher ! », encourage Amélie Clermont. Toucher les pots, les carafes, les tasses, les plats et les cuillères en céramique que cette artisane confectionne dans son atelier de Rochefort-en-Terre. Sur le petit stand qu’elle tient, ce mercredi 5 août 2020, et demain jeudi 6 août 2020, sur l’esplanade Simone-Veil à Vannes à l’occasion de l’Été des Potiers, elle expose des pièces issues de deux collections. La première, nommée « peau », rassemble des objets blancs en porcelaine : dessus, ces plats sont rendus lisses par le vernis de l’émail, coloré de pigments bleutés ; dessous, la porcelaine non émaillée reste brute, et conserve la trace des doigts qui l’ont façonnée. Pour la seconde collection, nommée « trame », la céramiste a utilisé un grès rouge, sur lequel elle dessine aux émaux bleus un motif de résilles.
Au toucher, le lisse de l’émail alterne avec le rugueux du grès nu. « J e veux qu’il y ait un échange entre la personne et le pot qu’elle tient en main, s’enthousiasme Amélie Clermont. Si on veut juste un pot, on peut aller dans un magasin ; moi, j’essaie de créer un lien intime avec l’objet. Dans ce « peau à pot », la personne peut transposer son propre imaginaire ! » Pour autant, celle qui se considère comme une « designer céramiste » n’oublie jamais le côté pratique de ses objets. Ses plats en grès sont étonnamment légers : « Il faut bien qu’on puisse apporter le couscous du dimanche dedans ! », s’amuse l’artisane.
Une graphiste reconvertie
Il faut dire qu’avant de se mettre à la céramique, Amélie Clermont avait un métier bien plus terre à terre. Pendant vingt-trois ans, cette ancienne graphiste originaire de Versailles élaborait les interfaces des automates bancaires. « Si vous allez retirer de l’argent à la Société générale, par exemple, c’était moi ! » , rigole la céramiste. Pour elle, les deux activités ont une continuité : l’échange entre l’humain et l’objet, et le caractère utilitaire de sa démarche. « Je suis juste passée de la 2D à la 3D ! » , plaisante-t-elle.
Quand elle décide de se reconvertir, elle se remet d’abord au dessin et au macramé. Alors qu’elle était en train de tisser une œuvre, elle éprouve l’envie d’y ajouter des clochettes, mais bute : elle n’en veut pas en métal. C’est alors que lui vient L’Épiphanie : faire des clochettes en céramique. Elle s’inscrit dans une école professionnelle à Séné pour apprendre la technique et en sort en 2018 jeune céramiste de 48 ans. Aujourd’hui, la quinquagénaire a suspendu quelques petites cloches en céramique à son chapiteau. Elle s’amuse à les faire tinter pour comparer leurs sonorités. « Il y a toujours quelque chose de ludique dans mes pièces , sourit-elle. Je mets de l’énergie et de la joie dans tout ce que je fais, et je pense que cela se sent dans mes objets ! »
Été des Potiers. Jeudi 6 août, de 10 h à 19 h, sur l’esplanade du port, à Vannes.
August 05, 2020 at 11:17PM
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Vannes. Une céramiste peau à pot avec ses créations - maville.com
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lisse
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